Gaynor, Niamh ORCID: 0000-0001-5645-7032 (2013) Gouvernance locale, conflits et consolidation de la paix en République Démocratique du Congo. Policy Report. Dublin City University.
Abstract
Le lien étroit entre la pauvreté, les inégalités, la marginalisation, l’exploitation et le conflit est
maintenant bien établi. Tirant les leçons provenant de la littérature pertinente, il devient clair
que l’efficacité des réformes de gouvernance locale dans les contextes post-conflit dépend de leur impact sur les conditions politiques, économiques et sociales des conflits. Ceci dépend en revanche des ententes, des motivations et des actions des différents acteurs à l’égard du
projet de gouvernance locale ainsi que la pertinence d’appuis fournis dans ce contexte. Cette recherche, menée en collaboration avec le Programme de Gouvernance et Genre de Trócaire-RDC, examine le processus de gouvernance locale congolaise au niveau national,provincial et communautaire. La recherche implique une approche de méthode mixte qui comprend une analyse des documents législatifs et politiques pertinents; des entretiens aux niveaux national et provincial et des entrevues et des groupes de discussion d’un échantillon aléatoire d’environ 350 hommes et femmes « ordinaires » à travers 12 sites différents dans la province
du Bas-Congo.
Les résultats d’examen indiquantdes progrès au niveau national mettent en relief deux aspects importants liés entre eux. Il y a d’abord le fait que la décentralisation « politique » telle que décrite en RDC est en fait juste un peu une forme « territoriale » qui est enracinée
dans les luttes des élites pour le pouvoir. La législation et la documentation des politiques font peu référence aux principes fondamentaux de la décentralisation politique telle qu’elle est entendue de façon plus générale - la redevabilité et la participation. En second lieu, il y a
donc une réticence importante au niveau national à céder le pouvoir et à déployer le programme comme prévu initialement. Il est à noter que l’aide internationale dans ce
domaine a évolué depuis 2011 du niveau national au niveau provincial et/ou des ETD.
Au niveau provincial au Bas-Congo, les résultats soulignent l’importance de l’emploi et de la création d’emplois pour les communautés comme unique prioritéla plus importante pour
elles ainsi que l’accès à des terres fertiles pour la subsistance et à des fins commerciales à petite échelle. Ces questions rémunératrices sont liées à quatre autres priorités - la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé et la prévention des conflits etde la violence à la maison;
ces dernières questions en assurent une plus grande importance pour les femmes. La responsabilité de la détérioration dans ces domaines est entièrement placée sur les autorités politiques et les résultats révèlent un fort niveau de frustration et de colère envers à la fois, le
gouvernement et dans et au seindes communautés entre-elles. Une comparaison des priorités de la communauté avec celles du gouvernement provincial du Bas-Congo (à travers une
analyse du plan provincial de développement) révèle un décalage général entre les priorités des autorités provinciales et celles des communautés. Cela suggère un faible niveau d’efficacité et de réactivité des structures provinciales aux besoins locaux à l’heure actuelle.
Il est également noté que l’Etat ainsi que les acteurs externes fournissent un appui minimum à toute une série de domaines identifiés comme prioritaires par les communautés (y compris la protection de l’environnement, le changement climatique, le développement économique et la
création d’emplois ainsi que la fourniture de services sociaux).
Au niveau local, les résultats des entretiens individuels et des participants aux groupes de discussion révèlent un certain nombre de choses importantes. Tout d’abord, la source la plus fréquente des conflits au sein des communautés est la jalousie, la haine et la calomnie provoquée par une rupture de la confiance et des normes sociales en raison de la pauvreté croissante et du stress. Ceci est particulièrement aigu dans les sites urbains. Il est important de noter que, bien que certaines de ces questions soient traitées par les autorités locales, elles
ne sont pas nécessairement résolues et dans certains cas, elles ont été exacerbées. Deuxièmement, les cas de viol etde violence basée sur le genre ont augmenté alors que les
«résolutions» de ces cas n’apportent aucun control à la victime, avec une résolution axée uniquement sur le soutien financier pour l’enfant qui en résulte et la famille de la victime. Troisièmement, il y a un faible niveau de connaissances sur le rôle et la perception majoritairement négative des motivations des deux autorités, provinciales et des ETD. Ceci indique un faible niveau de légitimité de ces autorités. Il soulève également des questions sur leur capacité et leur volonté de représenter etde répondre aux intérêts et aux enjeux de leurs citoyens. Quatrièmement, alors qu’il y a un niveau significativement plus élevé de prise de conscience du rôle des autorités au niveau des sous-ETD (village, avenue, cellule, quartier,
agglomération), seulement 18% des participants à la recherche les ont quelques fois consultées pour essayer de résoudre un problème, car ils préfèrent éviter le coût et
l’humiliation publique liée à ce processus. Etcinquièmement, même si certaines des questions prioritaires pour les communautés sont d’un intérêt particulier pour les femmes
(sécurité alimentaire, éducation et santé des enfants, violence basée sur le genre) et pendant qu’une majorité importante (80%) des répondants reconnaissent la possibilité (en théorie) pour les femmes d’assumer des rôles de leadership local, seulement 7% y voient une valeur ajoutée dans ce domaine. Les conclusions sur les obstacles à la participation politique des femmes sont d’ordre social et culturel ; ils sont importants à travers la société et mettent également en évidence les questions plus larges de la stratification.
Metadata
Item Type: | Monograph (Policy Report) |
---|---|
Refereed: | No |
Subjects: | Social Sciences > Sociology Social Sciences > International relations Social Sciences > Gender Social Sciences > Public administration Social Sciences > Political science |
DCU Faculties and Centres: | DCU Faculties and Schools > Faculty of Humanities and Social Science > School of Law and Government |
Publisher: | Dublin City University |
Copyright Information: | © 2013 DCU |
Use License: | This item is licensed under a Creative Commons Attribution-NonCommercial-Share Alike 3.0 License. View License |
ID Code: | 19722 |
Deposited On: | 30 Jan 2014 11:14 by Niamh Gaynor . Last Modified 13 Nov 2019 10:43 |
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